Le dicton du jour

« A cavalu giastemau u püu ghe lüje »

À cheval blasphémé le poil luit (les injures n'empêchent point de bien se porter )

Monaco à travers les Siècles

Un brin d’histoire sur le pays

A STORIA D’ÜN PASSERUN

 

A STORIA D’ÜN PASSERUN

Forsci avì sentüu cüntà çe ch’à fau ün passerun, ch’aspetava ün ansietà u passage d’ün cavalun. U cavalu scaiji sempre, cunuscendu u so cumpà, sulagiava ru su ventre per ghe daghe ün bon dernà. De truvaghe a so’ pitança, l’autru se frütava e mae, e se fava ün crepa pança d’e carube maginae ! Per u giurnu d’a gran fiera, u garçun d’u cavalun, gh’à serviu, matin e sera, de çivada, üna raçiun. Ve pensè de che ribota L’aujelun s’è regalau. Tantu che pe’a prima vota è stau finta ümbriagau ! Stracuntentu, stu tatà, se ne vora suvra i tenti. E se mëte a sciaratà ün virandu ai qatru venti ! E à fau tanta paciara, de « ci, ci », e de « ci,cià » ch’ün caciaire, che passava gh’à futüu üna füsiyà ! A morala che s’emposa : « O cuntenti, o marcuntenti, se mangè de chela cosa... nun stèru a crià sciü i tenti !! » E u sciü Michelan «  u russu » me dijeva : « Se poi faru, forçate de scüpe duçu, finta qandu avali amaru. » Sença fà tantu ri beli, fussa meyu, me semiya, de lavà ri patareli de scundun, ciü ün famiya... E perchè despantegà e cüntà tüti ri peti ! Cuma se vuressi fà N’a bataya de cunfeti ?... Ri füsì sun spalai d’a tüt’e parte, perchè amu ün paise ünvidiau. Ghe n’è che ne giüghessu fint’ai carte a ne tirà n’a bota cuma sciü u diau ! Dunca cunvegne d’esse ben prüdenti, e prima de vurè crià sciü i tenti, de medità dui cou, tantu e pei prun : U piciun chentu de ru passerun ! Marc Curti dit Mar (Graphie de l’auteur)

L'HISTOIRE D'UN MOINEAU

Peut-être avez-vous entendu narrer, l’aventure d’un moineau qui attendait avec impatience le passage régulier d’un poney. Le cheval presque toujours, connaissant le gentil passereau ne manquait de se soulager... pour lui procurer un succulent déjeuner. De pouvoir trouver pareille pitance, le moineau était tout heureux. C’était pour lui l’occasion d’une bombance, d’ avoir des caroubes toutes moulues !... A l’occasion de la grande foire, le palefrenier, servit au poney, aussi bien le matin que le soir, une bonne ration d’avoine. Ce fut l’occasion d’une belle ribote. Pour sa part, l’oiseau s’est régalé, tant et plus que pour la première fois, il s’est trouvé tout enivré. Plus content et étourdi que jamais ce bêta, s’ envole sur les toits et il se mit à pépier en tournant aux quatre vents ! Et il fit tellement de potin, des « ci, ci, «  et des « ci, cia », qu’ un chasseur qui passait, l’ abattit d’un coup de fusil. Voulez-vous la morale de l’histoire ? «  Content, ou mécontent, si vous mangez...de quelque chose... ne le criez pas par-dessus les toits ! » Le sieur Michelan, dit « le roux » me disait : » Si tu peux le faire, il convient de cracher tout doux, même lorsque ce que tu absorbes est amer. » Sans vouloir être si judicieux, il conviendrait, il me semble, de laver notre linge sale, à l’écart et en famille. Pourquoi vouloir divulguer, raconter nos petites histoires, à tout vent, comme pour en faire une pluie de confettis ?... De partout les fusils sont braqués sur nous, car notre beau pays est très envié. Et beaucoup nous joueraient aux cartes, ou tireraient sur nous, comme sur le diable ! Soyons donc prudents, et avant de crier par-dessus les toits, tâchons de méditer longuement sur le petit conte du moineau étourdi ! (Traduction de l'auteur)
 
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