Le dicton du jour

« Qandu a luna fà rodu, o ventu o brodu »

Quand la lune a le halo, ou vent ou pluie

Monaco à travers les Siècles

Un brin d’histoire sur le pays

U Serpente et u Scüu

U SERPENTE E U SCÜU

Scüsa amigu, ma, te suvegni da sügüru tamben tü ch’a to’ maire-gran, bon’ àrima, ne chœntava a storia d’a tarrasca ? Se me ne rapelu ?... Te lasciu dì, me fava drissà i caviyi sci’ a testa. E min, de noete me lasciavu a candera açësa per vëde se a tarrasca nun vegnëva a se scunde suta u letu. Va ben... Ma bel’aura çeche vai a me çercà cun a to’ tarrasca ? N’è passau d’àiga suta u ponte, au giurnu d’anchœi. Cosa me fà pensà â tarrasca ?... Vagu t’u dì... Vurerëssa che me spieghëssi, tü ch’ai fau de stüdi a l’üniversità, vurerëssa che me spieghëssi çech’ è achëlu famusu serpente che ghe n’è che sun fœra, d’àutri che sun drentu, d’àutri che vœnun ne sorte, d’àutri che vœnun ghe ientrà, d’àutri che vœnun mëte fœra ‘chëli che sun drentu... nun è ün serpente, è ‘na babilonia. Ma vœi dì u serpente munetari ?... E prun fàcile da capì : stu serpente à devüu se storze tantu e tantu che nun sà ciü mancu ëlu unde gh’à a testa e unde gh’à a cua... E crëdu che, per aura dorme per digerì u scüu. U scüu che nüsciün à vistu perchè u serpente l’à mangiau, stu serpente che sccioperà perchè nun sà ciü unde mëte a testa ni unde mëte a cua... Tèn, m’è ciü caru a storia d’a tarrasca. Gh’ai ben ragiun, amigu, achëla d’u serpente e d’u scüu fà propi tropu paura. Paulette Cherici-Porello (Graphie de l’auteur)

LE SERPENT ET L’ÉCU

Pardon ami, tu te souviens certainement de l’histoire de la Tarasque que nous contait ta grand-mère ?

Si je me souviens ?... Cette histoire me faisait dresser les cheveux sur la tête. Moi, la nuit je laissais la chandelle allumée pour voir si la Tarasque n’allait pas se glisser sous mon lit. C’est bon... Mais aujourd’hui où veux-tu en venir avec ta Tarasque ? Il s’en est écoulé du temps depuis l’histoire de ma grand-mère... Ce qui me fait penser à la Tarasque ?... je vais te le dire ... je voudrais que tu m’expliques, toi qui as fait des études à l’Université, je voudrais que tu m’expliques ce qu’est ce fameux serpent : il y en a qui sont en dehors, d’autres en dedans, d’autres qui veulent en sortir, d’autres qui veulent y entrer, certains veulent faire sortir ceux qui veulent y entrer, certains veulent faire sortir ceux qui sont à l’intérieur.... ce n’est pas un serpent, c’est la Tour de Babel. Mais tu veux parler du serpent monétaire ?... C’est très facile à comprendre : ce serpent a dû se tordre tellement et tellement qu’il ne sait même plus où il a la tête ni ou il a la queue. Et je crois que, pour l’heure, il dort pour digérer l’écu. Un écu que personne n’a vu parce que le serpent l’a mangé, ce serpent qui crèvera parce qu’il ne sait plus où mettre sa tête ni sa queue... Tiens, je préfère l’histoire de la Tarasque. Tu as bien raison, mon ami, celle du serpent et de l’écu, si l’on y réfléchit, fait vraiment trop peur. (Traduction de littérale)
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