Le dicton du jour

« Avè u mà d’u gabiàn : a testa ruta e u becu san. »

Avoir le mal du goéland : la tête cassée et le bec sain

Monaco à travers les Siècles

Un brin d’histoire sur le pays

Archiconfrérie de la Miséricorde

Dès la fin du Moyen Âge on voit apparaître des groupements de laïcs qui se vouent à l'aide des personnes et qui se chargent également d’assurer la sépulture aux indigents lors des grandes épidémies de cette époque. Ces congrégations sont placées sous le vocable d’un saint particulier à une région et encadrées par des représentants religieux. Par ces actions, les personnes charitables remplissaient un rôle social non négligeable dans la société de l’époque. Elles espéraient également, par leurs actions, gagner les indulgences leur assurant le salut éternel.

Monaco n’échappe pas à ce mouvement de charité et de solidarité envers les plus démunis. Dès le début du XVème siècle, on trouve dans les Archives des donations faites à une confrérie qui aurait été constituée à l’époque de Lambert Grimaldi, seigneur de Monaco de 1458 à 1494.

La première confrérie connue fut celle des Pénitents Blancs ou Frères de la Passion. Ces pénitents, appelés aussi les "flagellants" car lors des processions votives ils se mortifiaient en se fouettant, occupaient une chapelle située en face de l’entrée de la première église du Rocher, l'église Saint Nicolas (de nos jours cet emplacement est signalé par une plaque apposée sur la façade est du Palais de Justice).

Lors de la Grande Peste de 1631, cette confrérie s'illustra en portant secours à la population du Rocher et en se chargeant de l'ensevelissement des morts.

Mais quelques années après cet acte de dévouement exemplaire, des dissensions entre ses membres entraînèrent une scission et la création d'une nouvelle confrérie, celle des Pénitents Noirs. Sa constitution date du 22 mai 1639. Elle reçu l'agrément du Prince Honoré II qui en fut le Premier Prieur d’Honneur, comme le sont depuis tous les Princes Souverains, et fut installée dans la Chapelle Sainte Barbe, située sur la Place du Palais.

Les membres de cette confrérie continuaient les œuvres charitables d’entraide et de secours aux nécessiteux et aux malades. Ils visitaient les prisonniers et étaient chargés d’assister les familles pour l’ensevelissement des défunts.

Le 28 janvier 1646, les Pénitents Noirs s’installèrent dans une nouvelle Chapelle érigée sur le Rocher et consacrée à la Vierge de la Miséricorde.

Pendant la période sombre de la Révolution française, la Principauté fut annexée au Département des Alpes-Maritimes et les biens de l’Eglise, comme ceux des congrégations, furent réquisitionnés. Les activités charitables et de secours furent assurées par des comités publics d’entraide.

Le 12 octobre 1813, l'évêque de Nice qui administrait également Monaco, décida de réunir ces deux anciennes confréries. C'est l'origine de l'actuelle Vénérable Archiconfrérie de la Miséricorde.

A la restauration des Grimaldi, en 1814, les Princes Souverains redevinrent tout naturellement les Prieurs d'Honneur de cette Archiconfrérie.

Mais, entre-temps, la création d'organismes publics chargés des secours et de l’aide aux indigents changea les missions charitables de cette nouvelle Archiconfrérie et ses membres se vouèrent alors au maintien des traditions religieuses.

Désormais, la Vénérable Archiconfrérie de la Miséricorde organise et participe à de nombreuses cérémonies religieuses comme

  • Les Processions de la Semaine Sainte
  • Le Pèlerinage Diocésain National au Sanctuaire de Laghet
  • La Procession de la Fête Dieu
  • La Procession des Reliques de la Sainte Dévote
  • La Présence d’Honneur à la Cathédrale le jour de l’Immaculée Conception pour la Commémoration du Vœu (cessation de la peste de 1631)
  • Le Service d’Honneur pour les funérailles des Princes de Monaco

L’Archiconfrérie participe également à la Maintenance des Confréries de Langue d'oc et des Pays catalans, ainsi qu’aux cérémonies religieuses traditionnelles de la région, en France comme en Italie.

LA PROCESSION DU VENDREDI SAINT

Les Processions de la Semaine Sainte débutent le Jeudi Saint par la Procession de la Vierge Douloureuse.

La statue en bois doré de la Vierge Marie qui est habituellement exposée dans la Chapelle de la Miséricorde est portée en procession par les Frères et les Sœurs de l’Archiconfrérie. Le cortège passe par les ruelles du Rocher pour se rendre à la Cathédrale pour l’office religieux de la dernière Cène au cours duquel, selon la tradition biblique, l’Archevêque procède au lavement des pieds des Apôtres.

Le Vendredi Saint, se déroule, toujours dans les ruelles du Rocher, la Procession du Christ Mort.

A la nuit tombée, les lumières du Rocher sont voilées et dans le recueillement de la foule la Procession du Christ Morts’ébranle au son d’une musique funèbre jouée par la Musique Municipale.

Le cortège est organisé selon un ordre précis qui représente les différents tableaux de la Passion.

Les Frères portent l’aube blanche, le camail noir à soutache et boutons rouges avec une ceinture en cordon noir. Les Sœurs, elles, portent l’aube blanche, le camail blanc à soutache et boutons noirs, le voile et le cordon noirs.
Les autres participants portent des tenues rappelant les habits bibliques. Ils représentent, dans un ordre strictement établi, la Vierge et les trois Marie, les douze apôtres et les soldats romains, encadrant le reposoir du Christ mort porté par les Pénitents.

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