Le cérémonial actuel de la Fête Nationale remonte au règne du Prince Charles III
à l'époque où la Principauté devient un Etat moderne et réellement indépendant avec son pavillon national, sa représentation diplomatique à l'étranger et les traités signés avec différentes puissances.
Dès la deuxième année de son règne, en 1857, Charles III décide que le 4 novembre, jour de la fête de son saint patron, soit déclaré «Fête du Souverain».
Sous son règne, la fête patronale du Souverain, que les Monégasques appellent «Fête du Prince», est régulièrement célébrée par un Te Deum en l'église Saint-Nicolas (la Cathédrale dont la construction commencera en janvier 1875, ne sera inaugurée, inachevée, qu’en avril 1884) auxquels assistent le Gouverneur Général de la Principauté (Ministre d’Etat depuis février 1911), les fonctionnaires, les magistrats en corps et jusqu'en 1859, les officiers de la garnison sarde, remplacés en 1860 par les officiers de la Garde Nationale monégasque formée en 1848 (et dissoute au début du XIXe siècle). En 1862, le Gouverneur Général et les fonctionnaires se rendent en cortège du Palais Princier à l’église paroissiale précédés de la Garde Nationale. C'est en 1863 que pour la première fois sera joué l'‹‹air national» (actuel Hymne Monégasque) à l'église. A partir de 1864 la Garde Nationale, devenue en 1865 Milice Nationale, escorte le cortège qui va de l’Hôtel du Gouvernement à l’église et forme la haie dans cette dernière. En 1870, les Gardes du Prince remplaçant la Milice Nationale dissoute et les Carabiniers font la haie dans l’église. Dès 1871, après le Te Deum, la première prise d'armes a lieu sur la place du Palais avec la Compagnie des Gardes du Prince. Il y a aussi bien entendu des réjouissances, un grand feu d'artifice, des concerts et des jeux populaires sur le Rocher. Ce n’est qu’en 1875 que les Carabiniers participeront à la revue.
Après la mort du Prince Charles III (10 septembre 1889), par une Ordonnance Souveraine du 8 mai 1890 le Prince Albert Ier fixe au 15 novembre, jour de la Saint-Albert, la Fête du Prince.
En 1903, la Compagnie des Gardes étant en voie de dissolution la revue du 15 novembre ne comprend que les seuls Carabiniers. En 1911, les Sapeurs-Pompiers participent à la prise d’armes et y seront désormais présents.
Le Prince Albert Ier meurt le 26 juin 1922. La fête du Prince Louis II, ayant lieu le 25 août, posait un problème : la Principauté, à cette époque, ne connaissait qu'une saison d'hiver et août était le mois des congés et des fermetures des commerces. Le Prince décide alors, par Ordonnance du 17 juillet 1922, de fixer la «Fête du Souverain» (terme employé dans l'Ordonnance) au 17 janvier, jour de la Saint-Antoine Abbé, fête patronale de sa petite fille, la Princesse Antoinette (le Prince Rainier naîtra l’année suivante). Dès 1923, le Journal de Monaco emploie le terme de «Fête Nationale».
Le Prince Louis II étant décédé le 9 mai 1949, le 19 novembre 1949 est célébrée «l'accession au trône» (Le Journal de Monaco parle aussi de «couronnement») du Prince Rainier III. Les réjouissances, selon la volonté du Souverain, seront reportées au 11 avril 1950 (Journal de Monaco, 21 novembre 1949), jour de la Fête Nationale fixée par l'Ordonnance Souveraine n° 31 datée du 4 juillet 1949 et qui correspond à la fête du bienheureux Rainier. Toutefois, l'Ordonnance Souveraine n° 465 du 27 octobre 1951 reportera définitivement au 19 novembre la Fête Nationale, le 11 avril 1952 étant la date du vendredi saint (Journal de Monaco, 3 novembre 1952). Le 19 novembre, on fête également la Saint-Rainier.
Le 19 novembre 1952, pour la première fois, un détachement de la Police participe à la revue aux côtés des Carabiniers et des Sapeurs-Pompiers.
S.A.S. le Prince Albert II a conservé la date du 19 novembre, de préférence à celle du 15 novembre, jour de la Saint-Albert, pour célébrer la Fête Nationale.
Sonothèque
HYMNE MONEGASQUE - Fanfare des Carabiniers du Prince 1:14
HYMNE MONEGASQUE - Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo 1:17
HYMNE MONEGASQUE - Orchestre et Choeurs 1:15
Distinctions honorifiques decernées à l'occasion de la fête nationale -
Avec l'aimable autorisation de l'Association Numismatique de Monaco
Les décorations se classent en deux familles :
I - LES ORDRES PRINCIERS
- Ordre de Saint Charles
- Ordre de la Couronne
- Ordre des Grimaldi
- Odre du Mérite Culturel
II - LES MEDAILLES MONEGASQUES
- Médaille d'Honneur
- Agrafe des Services Exceptionnels
- Médaille de la Reconnaissance de la Croix Rouge Monégasque
- Médaille de l'Education Physique et du Sport
- Médaille du Travail
- Médaille du Mérite National du Sang
Ordre de Saint-Charles
Institué par Ordonnance n°56 du 15 mars 1858, modifiée le 23 décembre 1966, pour récompenser le mérite et reconnaître les services rendus à l’Etat ou à la Personne du Prince, il comprend cinq classes : Grand-Croix, Grand Officier, Commandeur, Officier, Chevalier.
La décoration consiste en une croix d’or, à quatre branches en émail blanc bordé de rouge, garnies de huit pointes d’or portant au centre un médaillon appliqué au milieu de la croix, d’un côté, sur émail rouge un double C avec la Couronne Princière, légende en or sur émail blanc «PRINCEPS ET PATRIA***», de l’autre, écu fuselé de gueules et d’argent, en émail rouge et blanc, légende sur émail blanc «DEO JUVANTE***». La croix, entourée d’une couronne de laurier et d’olivier en émail vert, est surmontée de la Couronne Princière en or.
La plaque consiste en une étoile à huit rayons d’argent à pointes de diamant, au centre
du médaillon appliqué, le double C et la légende comme précédemment.
Ruban large de trente-huit millimètres, composé de trois bandes verticales d’égale largeur, celle du centre blanche et les deux autres rouges avec liseré blanc.
Ordre de la Couronne
Institué par Ordonnance Souveraine du 20 juillet 1960, modifiée le 23 décembre 1966, pour rendre un hommage public exceptionnel à des mérites éminents, il comprend cinq classes : Grand-Croix, Grand Officier, Commandeur, Officier, Chevalier.
La décoration consiste en une croix en argent à quatre branches, chacune subdivisée en cinq rayons dont celui du milieu est d’or, les branches en sont reliées par le monogramme en or de S.A.S. le Prince RAINIER III, portant son chiffre dynastique, avec au centre,
à l’avers la couronne Princière en or et émail rouge sur fond d’émail blanc cerclé d’argent, au revers, un écu d’or portant le fuselé des Armes de la Famille Souveraine. Cette croix est suspendue à une bélière également en or, mi-partie chêne et mi-partie laurier.
La plaque consiste en une croix comme ci-dessus, mais sans bélière, avec au centre la Couronne Princière sur fond d’émail blanc, cerclé de fusées d’argent.
Ruban large de trente-sept millimètres, vert olive, coupé verticalement, en son milieu, par un filet rouge grenat.
Ordre de Grimaldi
Institué par Ordonnance Souveraine du 18 novembre 1954, modifiée les 19 juillet 1960 et 23 décembre 1966, pour distinguer et récompenser les personnes qui auront contribué au prestige de la Principauté, il comprend cinq classes : Grand-Croix, Grand Officier, Commandeur, Officier, Chevalier.
La décoration consiste en une croix à quatre branches, en émail blanc, sommée de la Couronne Princière et portant d’un côté, au centre, le Sceau de S.A.S. le Prince Rainier III représentant un cavalier galopant, avec écu fuselé sur la poitrine et entouré de la légende «Rainier Grimaldi Prince de Monaco», et de l’autre côté la légende «Principaute de Monaco - MCML».
La plaque consiste en une étoile en argent formée de seize branches et portant au centre le Sceau de S.A.S. le Prince Rainier III entouré de la légende «Rainier Grimaldi Prince de Monaco», en or. Ruban blanc avec liseré rouge
Ordre du Mérite Culturel
Institué par Ordonnance Souveraine du 31 décembre 1952, pour distinguer et récompenser les personnes qui auront participé, par leurs oeuvres ou leur enseignement, au développement des arts, des lettres et des sciences à Monaco ou qui, même à l’étranger, auront contribué, dans ces domaines, au rayonnement intellectuel de la Principauté, il comprend trois classes : Commandeur, Officier et Chevalier.
La décoration consiste en une médaille ronde à double face, entourée de feuilles de laurier stylisées, surmontée de la Couronne Princière. Elle est du module de trente-huit millimètres en bronze pour le grade de chevalier, en argent pour celui d’officier, du module de cinquante-quatre millimètres en vermeil pour le grade de commandeur. Elle présente à l’avers au centre un double R surmonté de la Couronne Princière, cerclé de fusées et de la légende «Principaute de Monaco - 1952», au revers les attributs des arts, des lettres
et des sciences, avec en exergue les mots «Arts-Lettres-Sciences», le tout cerclé de petites fusées.
Ruban large de trente-sept millimètres, de couleur ponceau avec, au centre dans le sens de la longueur, une suite de fusées blanches espacées entre elles.
Médaille d'Honneur
Instituée par Ordonnance du 5 février 1894, modifiée par Ordonnances Souveraines du 20 avril 1925 et du 13 novembre 1952, pour récompenser le dévouement ainsi que les services exceptionnels civils et militaires, elle comporte une première classe en or rapidement remplacée par du vermeil, une deuxième classe en argent, une troisième classe en bronze.
Du module de trente-deux millimètres, elle est maintenue par un anneau ouvragé de même métal, d’une largeur de trente-quatre millimètres. Elle présente à l’avers l’effigie du Prince Souverain avec la légende «Rainier III Prince de Monaco», entourée d’une large couronne mi-feuille de chêne, mi-feuille de laurier, surmontée des mots «Principaute de Monaco».
Au revers est inscrit le mot «Devoir», et sur la partie inférieure, la date «5 février 1894».
Ruban large de trente millimètres, fuselé rouge et blanc dans le sens de la longueur pour les deux premières classes et mi-parti rouge et blanc dans le sens de la longueur pour la troisième classe
Agrafe des Services Exceptionnels
Une Ordonnance Souveraine du 7 avril 1951, modifiée le 23 décembre 1966, a institué une «Agrafe» dite des «services exceptionnels» pour récompenser les actes de courage ou de dévouement ainsi que les services exceptionnels rendus par des militaires à S.A.S. le Prince Souverain.
Cette agrafe comporte un avers en relief représentant le Sceau Princier, entouré de la devise «Honneur-Devouement-fidelite», plaqué sur une couronne mi-chêne, mi-olivier,
le tout surmonté par deux glaives romains entrecroisés.
Cette Agrafe, portée sur le ruban de la Médaille d’Honneur de 1ère classe, est frappée en or fin, vermeil, argent ou bronze.
Médaille de la Reconnaissance de la Croix Rouge Monégasque
Instituée par Ordonnance Souveraine du 16 octobre 1950 pour récompenser le dévouement et les services exceptionnels rendus à la Croix-Rouge sur le plan international ou sur le plan national, elle comporte une première classe en or rapidement remplacé par du vermeil,une deuxième classe en argent, une troisième classe en bronze.
Du module de trente millimètres, elle présente sur sa face l’effigie du Prince Souverain entourée de la légende «Rainier III - Prince de Monaco». Au revers figure l’insigne de la Croix-Rouge, entouré de deux branches d’olivier et surmonté de la légende «Reconnaissance Croix-Rouge Monegasque» et de la date de l’avènement du Prince Souverain.
Le ruban, large de trente millimètres, est de couleur rouge, avec une fusée blanche ayant en son centre une croix rouge. Une barrette portant le millésime de l’année où la médaille est décernée, est agrafée sur le ruban.
Médaille de l'Education Physique et des Sports
Instituée par Ordonnance Souveraine du 20 août 1939, pour récompenser les personnes qui, par des performances remarquables, par une pratique continue et exemplaire ou par leur enseignement contribuent au développement de l’éducation physique et des sports dans la Principauté, elle comporte une première classe en or rapidement remplacé par du vermeil,
une deuxième classe en argent, une troisième classe en bronze.
Du module de trente millimètres, elle est maintenue par un anneau comportant à sa base une chute de feuilles de laurier. La face présente l’effigie du Prince Louis II surmontée de la légende «Louis - Prince de Monaco», la partie inférieure porte la date de l’Ordonnance d’institution.
Au revers, figurent deux branches de laurier surmontant un flambeau en intaille sur lequel sont inscrits les mots «Education Physique et Sport».
Le ruban large de trente millimètres est composé de trois bandes verticales d’égale largeur,
celle du centre étant verte et les deux autres blanches avec liseré vert.
Médaille du Travail
Instituée par Ordonnace Souveraine n°284 du 6 décembre 1924, pour récompenser les bons services des travailleurs, elle comporte une première classe en argent et une deuxième classe en bronze.
Du module de 30 millimètres, elle est maintenue par une bélière formée d'un anneau recouvert à sa base de feuilles de lauriers et de chêne sur l'avers et le revers.L'avers porte l'effigie du Prince Louis II surmonté de la légende "Louis II Prince de Monaco", la partie inférieure porte la date de l'avènement du Prince "17 janvier 1923".
Le revers porte au centre une couronne formée d'une branche de laurier et d'une branche de chêne traversé par une bande centrale, en haut se trouve la légende "Principauté de Monaco" et en bas la légende "Honneur * Travail"
Le ruban large de 32 millimètre se compose pour la médaille d'argent de quatre bandes rouges sur fond blanc, dont celles extérieures portent une bande fuselée blanche. Celui de la médaille de bronze est composé de trois bandes rouges sur fond blanc séparées par un intervale blanc du tiers de la largeur du ruban.
Médaille du Mérite National du Sang
Instituée par Ordonnance Souveraine du 30 juillet 1993 modifiée par l’Ordonnance Souveraine n°15.821 du 5 juin 2003 pour récompenser le dévouement et les mérites
des donneurs de sang, elle comporte une première classe en vermeil, une deuxième
classe en argent, une troisième classe en bronze.
Du module de trente millimètres, elle présente à l’avers, en relief, l’effigie du Prince Souverain, entourée de la légende «Rainier III - Prince de Monaco», au revers la figuration en relief, d’une goutte de sang entourée de la légende «Mérite National du Sang».
Elle est portée du côté gauche de la poitrine, suspendue par un ruban large de trente-sept millimètres, bordé d’un liseré rouge, sur un fond blanc, coupé verticalement de seize filets rouge vif.