A travers les siècles
Les débuts et le Moyen Âge
L’affirmation de la possession de Monaco par les Grimaldi
La protection espagnole (1524-1641)
Devant tant de vexations et voyant sa souveraineté mise en cause, Honoré II engagea des négociations discrètes avec la France de Louis XIII. Le cardinal de Richelieu qui menait une politique visant à affaiblir l’Espagne, y vit une occasion de couper la route des Espagnols vers l’Italie en leur enlevant la place de Monaco. Les pourparlers se firent dans le plus grand secret pour ne pas éveiller la méfiance ce ceux qui étaient maintenant considérés comme des envahisseurs.
Le 14 septembre 1641, un traité fut signé à Péronne. Le roi de France s’engageait à assurer la protection de Monaco. Il reconnaissait également la pleine souveraineté du Prince sur ses possessions. Une garnison française serait établie sur le Rocher et Honoré, se rappelant la conduite du commandant espagnol, s'en fit donner le commandement… mais aussi la solde correspondante ! Mais pour mettre en œuvre ce traité il fallait chasser les Espagnols. Lors de la nuit du 17 novembre, avec l’aide de la population monégasque et mentonnaise, les Espagnols furent chassés du pays. Le Prince de Monaco pouvait craindre des représailles mais le traité avec la France lui garantissait sa sécurité d’autant plus qu’une garnison française de près de cinq cents hommes vint s’installer sur le Rocher. Par ce fait d’armes, le Prince Honoré II retrouvait son indépendance et assurait aussi sa pleine souveraineté sur sa Principauté.L’alliance française
Le XVIIIe siècle monégasque
De la Révolution française à l’Empire
La restauration des Princes de Monaco
Cependant, en raison de son état de santé, le Prince Honoré IV ne revit jamais sa Principauté ; il décèdera le 16 février 1819. Son fils Honoré-Gabriel, duc de Valentinois, Prince héréditaire, se fit donner une procuration pour l’administration du pays et se rendit à Monaco le 3 mars 1815, après avoir rencontré Napoléon à Antibes qui débarquait pour commencer sa marche sur Paris !
Le Prince héréditaire, devenu Honoré V (1778-1841), gouvernera la Principauté jusqu’en 1841. Son règne fut des plus difficiles en raison des faibles ressources du pays, de la perte des revenus des fiefs de France et des constants mouvements d’opposition au Prince qui aboutirent à de violentes émeutes à Menton en 1821. Mais le plus ardu fut de négocier un accord avec la Cour de Turin. Ce nouveau protecteur... entendait bien mettre la main sur Monaco et Menton, maintenant que les Grimaldi leur étaient livrés ! Les négociations aboutirent au traité de Stupinigi du 8 novembre 1817 qui plaça la Principauté sous la tutelle économique de Turin en supprimant les droits de taxes sur le sel, les tabacs et les importations sardes qui devaient revenir au Trésor monégasque. Une garnison sarde fut chargée de la protection de Monaco. Privé de ressources, Honoré V pensa trouver la solution en frappant de taxes les produits de consommation et en créant un monopole d’Etat pour les importations comme les exportations de produits consommables. Il encouragea l’installation de petites entreprises (fabrique de toiles, de dentelles, de tissage) mais cette production de faible qualité ne pouvait s’exporter en raison des barrières douanières des pays voisins. Il fut donc interdit aux habitants de la Principauté d’acheter à l’étranger des produits qui étaient fabriqués à Monaco !... d’où le mécontentement auquel il fallut s’attendre.Le perte des territoires de Menton et Roquebrune
Le renouveau
Le problème restait cependant entier et ce n’est qu’avec le Prince Rainier III, le 17 décembre 1962, que cette épineuse question fut réglée par la promulgation d’une Constitution qui organisa d’une façon claire le fonctionnement des Institutions et qui montra pendant plus d’un demi-siècle son efficacité.
Le Prince Rainier III (1923-2005) succède à son grand-père le 9 mai 1949. Ce jeune souverain, âgé de vingt-six ans, aura à relever son pays au sortir d’une guerre qui a embrasé le monde et qui laisse en Europe des pays déchirés et partagés par des systèmes politiques antagonistes. Le Souverain va donner par sa nouvelle Constitution la stabilité politique à Monaco, gage d’un développement économique prometteur pour l’avenir. Le Prince Rainier III, qui de son vivant était déjà appelé le Prince Bâtisseur, va engager pendant les cinquante-six années de son règne la plus étonnante transformation économique, urbanistique et culturelle de son pays. Par emprises successives sur la mer, la Principauté va s’agrandir de 31 hectares pour permettre la réalisation d’équipements touristiques au Larvotto et au Portier ou… tout simplement un nouveau quartier à Fontvieille ! Sur le plan international, il donnera une dimension sans pareille à son pays en redéfinissant les rapports entre la France et Monaco. Il fera admettre Monaco comme Etat membre de l'ONU en 1993 et en 2004 au Conseil de l'Europe (afin de mieux connaître la vie et l'œuvre de ce souverain voir sur le site officiel du Gouvernement Princier, l'Annexe au Journal de Monaco du 15 avril 2005) Au décès du Prince Rainier III, le 6 avril 2005, son fils, le Prince Héréditaire Albert lui succèdera sous le nom d'Albert II.