Honoré LANGLÉ
En 1768, Honoré Langlé partit de Monaco pour s’installer à Paris. Il y donna des leçons de clavecin, de chant, de composition et se fit surtout remarquer dans sa participation active aux concerts spirituels fondés par Philidor, qui se donnaient dans la capitale les jours de relâche de l’Opéra. Il y fit exécuter, avec succès, plusieurs morceaux, dont « Les Monologues d’Alcide » et « La cantate de Circé ».
Les dix années qui suivirent le firent connaître dans le monde parisien de la musique ainsi qu’à Versailles. Sous le nom de « Langlois » – qui fut ensuite à l’occasion le pseudonyme de ses fils et petits-fils – il entra à la cour où il donna au début des années 1780 des leçons de clavecin et du tout nouveau « piano-forte », à la reine Marie-Antoinette.
Lorsque, en 1784, le baron de Breteuil institua l’École royale de chant et de déclamations, Honoré Langlé fut chargé d’y enseigner le chant, fonction qu’il conserva jusqu’à la transformation de l’institution sous la Révolution.
Louis ABBIATE
Louis ABBIATE naquit à Monaco en 1866 dans une famille de musiciens. Très jeune, il montra des dispositions particulières pour la musique en s’initiant au piano, à l’orgue puis au violoncelle. À l’âge de quinze ans, il obtint au Conservatoire de Turin un double premier prix de violoncelle et d’harmonie. L’année suivante, il s’inscrivit au Conservatoire de Paris, avec comme professeurs Franchomme et Delsart. Il quitta à vingt ans le Conservatoire avec un Premier Prix de violoncelle.
De retour à Monaco, il fut engagé comme soliste à l’Orchestre de Monte-Carlo. Mais Paris exerçait sur lui une attraction irrésistible et on le retrouva, quelques années après, à l’Opéra-Comique comme violoncelle-solo.
Devant sa notoriété croissante, il décida de commencer une carrière de virtuose et il fut reçu avec enthousiasme dans les grandes villes d’Europe, notamment à Saint-Pétersbourg où il créa la véritable école russe de violoncelle. De retour à Monaco, il fonda l’Ecole de Musique dont il resta le directeur jusqu’à sa mort, en 1922.
Il est considéré, en raison de sa virtuosité, comme le Paganini du violoncelle.
Léo FERRÉ
Ayant réalisé plus d’une quarantaine d’albums originaux couvrant une période d’activité de 46 ans, Léo Ferré est à ce jour le plus prolifique auteur-compositeur-interprète d’expression française. D’une culture musicale classique, il a dirigé à plusieurs reprises des orchestres symphoniques, en public ou à l’occasion d’enregistrements discographiques. Léo Ferré se revendiquait anarchiste ; ce courant de pensée a grandement inspiré son œuvre.
Poète, musicien, auteur et compositeur, il a su mélanger l’anarchie à l’amour, la sensibilité au réalisme de la vie et ainsi marquer les esprits des années 70 et 80 avec des chefs-d’œuvre comme « Avec le temps » ou encore « Jolie Môme ».
Georges FRANZI
Né sur le Rocher en 1914, Georges Franzi eut très tôt la vocation et proclama à trois ans qu’il voulait devenir Pape. Bien ancré dans son sol natal, il savait l’importance de la langue maternelle, la première que l’on entend au berceau, celle qui permet d’exprimer des sentiments profonds, la langue identitaire. Il apprit alors le parler de ses ouailles pour mieux les comprendre et créer un climat de confiance et de familiarité.
Il mena son action au service de sa foi. Il participa alors activement à l’œuvre entreprise par Louis Notari, Louis Canis, Lazare Sauvaigo, Louis Frolla, Robert Boisson et Louis Barral au sein du Comité National des Traditions Monégasques pour la sauvegarde de la langue et des traditions. Il devint l’artisan de la reconquête et de la réhabilitation de la langue ancestrale par ses prêches, homélies, prières, poésies et ses fameuses Ciaciarrade en monégasque et il œuvra pour que le monégasque soit enseigné aux enfants dans les écoles afin « che ren nun se perde ».
Louis NOTARI
Ingénieur en chef de la ville - il fut auprès du Prince Albert Ier, le concepteur du Jardin Exotique - peintre, poète, érudit, Louis Notari avait préparé un dictionnaire comparé du monégasque et des parlers voisins.
Fin lettré, Louis Notari a laissé une œuvre importante, célébrant son pays dans la réalité de ses coutumes et de son cadre de vie ancestral. Citons, en particulier, A legenda de Santa Devota (1927) qui fut la première œuvre écrite en langue monégasque et que le Comité National des Traditions s’apprête à faire rééditer à l’occasion de ses 90 ans.
L’ensemble de son travail littéraire valut à Louis Notari le titre de « Barde monégasque ».
Joseph BERGONZI
Son grand-père fut un célèbre luthier de Crémone dont les instruments font encore autorité. Son père, Elysée Bergonzi, fut l’un des premiers musiciens de l’Orchestre de Monte-Carlo, arrivé en Principauté à sa création en 1856.
Directeur des jeux à la SBM, Joseph Bergonzi était un excellent pianiste et l’auteur de nombreuses pièces du terroir. Plusieurs furent composées en collaboration avec Louis Notari, dont « U Campanin de San Niculau », maintenant joué dans toutes les grandes célébrations monégasques et tous les midis au carillon de l’église Saint-Charles.
Robert BOISSON
Avocat-poète ou poète-avocat, il fut Conseiller National de 1949 à 1954, Maire de 1954 à 1971,
Président du Comité National des Traditions Monégasques, membre fondateur de l’Académie des Langues Dialectales en 1981. Auteur d’un recueil de poèmes intitulé Vibrations intérieures - Harmonies Humaines (1981), de nombreux textes parus dansRives d’Azur entre 1941 et 1949, de « A Legenda de l’Aurivè » (La Légende de l’Olivier) et de poèmes en monégasque dont « Ë Màire-gran »
Marc César SCOTTO
Chef d’orchestre à l’Opéra de Monte-Carlo, aux Ballets Russes et compositeur, Marc César Scotto a été le directeur de l’École de Musique entre 1941 et 1956 et par la suite, le directeur de l’Académie de Musique Fondation Prince Rainier III.
Compositeur de nombreux opéras et ballets, il est l’auteur du « Martyre de Sainte Dévote » d’après l’œuvre du Chanoine Louis Baudoin, ainsi que « A Legenda de l’Aurivé» (La Légende de l’Olivier) d’après l’œuvre écrite par Robert Boisson.
Louis FROLLA
Ecclésiastique, historien, poète et écrivain monégasque, l’Abbé Louis Frolla publia sur les instructions du Gouvernement princier, dans les années 60, une grammaire monégasque et il édita un dictionnaire monégasque-français qui a été complété par la suite par un dictionnaire français-monégasque, coécrit par Louis Barral et Suzanne Simone en 1983. Grâce à l’ensemble de ces ouvrages, la langue monégasque est enseignée dans les écoles et peut être présentée comme option au Baccalauréat. Français. Il a également écrit des poèmes comme « Inu â me pàtria ».
Paulette CHERICI PORELLO
Poète monégasque, elle est Présidente honoraire du Comité National des Traditions Monégasques, Membre du Conseil d’Administration des langues dialectales, Présidente fondatrice du Cantin d’a Roca, Majorale du Félibrige, association littéraire fondée par Frédéric Mistral et des poètes provençaux pour assurer la défense des cultures régionales traditionnelles et la sauvegarde des langues d’Oc. Elle a écrit des recueils de poésies, contes et théâtre en langue monégasque : Mèsccia où se trouve le poème « U curcussun » et Antebrün.
Louis BARRAL
Né le 18 mai 1910 à La Condamine et mort en 1999, Louis Barral fut un scientifique, préhistorien, écrivain et lexicographe monégasque, auteur d’un dictionnaire français-monégasque et d’ouvrages sur l’archéologie, sa passion. Une visite aux grottes du Jardin Exotique (1950), La Grotte Barriera (1954), Préhistoire de la Côte d’Azur (1964), Préhistoire de la Côte d’Azur Orientale et Musée d’Anthropologie Préhistorique de Monaco... (1968). Il a écrit également divers ouvrages poétiques tels que Itinerari et Bucui e Capilere, dont le poème « L’ünicu ».
Jules SOCCAL
Homme de la mer, Jules Soccal nous donna, avec ses histoires et son vocabulaire de la mer, des conseils plein de sagesse, par exemple cet aphorisme qui s’adresse aux marins : « si tu vois des moutons sur la mer, si tu sens le vent venir de l’est ou… de l’ouest, si tu ne veux pas te mouiller la chemise… ce jour-là… reste couché ! ». Son ouvrage Le Vocabulaire monégasque de la marine et de la mer (1971) apporta la richesse d’un lexique spécialisé. On lui doit également des poèmes comme « A rœsa d’i venti d’u matalò d’àiga duça ».
Louis CANIS
Louis Canis fut un grand auteur monégasque qui a parfois signé ses œuvres du pseudonyme littéraire Saint-Gilles ou Louis Saint-Gilles. On lui doit des ouvrages tel que Notre passé (1964) ou Contes et poésies (1982) dans lequel se trouve le poème « Se cunuscëssi a me Ninun ».
Louis PRINCIPALE
Docteur en biologie, linguiste à ses moments perdus, Louis Principale contribua largement à l’illustration de la langue monégasque. Il nous a régalé avec ses adaptations des Fables de La Fontaine dans l’ouvrage Fore ün lenga munegasca où se trouve « U crovu e u vurpun » et « Chœnti ün lenga munegasca ». On lui doit également quelques mélodies.
René STEFANELLI
Haut fonctionnaire passionné par la langue de son pays, il collabora aux Annales Monégasques avec des articles comme « Sept poètes monégasques » (1996) et « Le Parler de Monaco à l’école» (2000). Il traduisit et adapta aussi des pièces de théâtre comme Antigone de Jean Anouilh. Il écrivit également des poèmes, notamment « U gatu e l’umbrela ».
Marc-Marius CURTI
Poète et revuiste monégasque, Marc-Marius Curti a immortalisé dans « Piam’ u frescu » la vie familière de notre pays à l’aube des temps modernes. Il signa quelques-unes de ses œuvres avec le pseudonyme Mar. Ecrivain des choses du temps avec son livre Les dits de Mar, très caustique et souvent incisif, on lui doit ce magnifique poème « Beli tempi d’ë campagne ».
Henri Aimé CROVETTO
Auteur, compositeur, interprète, ancien Conseiller National, membre du Comité National des Traditions Monégasques, propriétaire-gérant du journal L’Action Monégasque , il composa notamment une Marche Funèbre interprétée lors des obsèques du Prince Louis II, des mélodies comme « Piam’ u frescu », des ouvertures, des fantaisies, des ballets et des chansons folkloriques.
Jean Eugène LORENZI
Poète, peintre et créateur d’un opéra mais, pour ceux qui aiment les barbagiuans, il fut surtout rédacteur et illustrateur avec son épouse Danièle Scotto d’un ouvrage sur la cuisine du pays, Cüjina de Mùnegu, que l’on s’est arraché dès sa parution.