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Saint Jean

Dans la continuité d’une coutume très ancienne célébrant le solstice d’été, l’Eglise a fixé au 24 juin la naissance de Jean le Baptiste, personnage biblique central, annonciateur du Messie dont le témoignage fait une large part à la lumière et à l’Esprit Saint. Ainsi, le jour le plus long de l’année, l’allumage de feux de joie vise à prolonger l’éclat de l’astre radieux jusqu’au cœur de la nuit ce qui, pour le chrétien, marque la victoire du Christ-lumière sur les ténèbres. A l’exception de Saint Jean Baptiste, seules deux autres nativités sont fêtées par le christianisme ; il s’agit en l’occurrence de celles de Jésus et de la Sainte Vierge, ce qui atteste, si besoin en était, de l’importance théologique du Précurseur.

A Monaco, cette fête s’étale, chaque année, sur deux journées et deux quartiers : le 23 juin à Monaco-Ville et le 24 juin au Quartier des Moulins.

Sur le Rocher

la fête est marquée par deux temps forts et en premier lieu, la célébration d’un office religieux au sein de l’Eglise Palatine, en présence des autorités élues et gouvernementales ainsi que des représentants des associations traditionnelles monégasques. Paroisse à part entière, cette église est dédiée à Saint Jean Baptiste, comme en témoignent notamment les œuvres d’art qui s’y trouvent – une fresque ornant son plafond ainsi qu’un tableau d’Orazio dei Ferrari, peintre du 17ème siècle – qui figurent tous deux le baptême du Christ par le Précurseur et constituent de très beaux fleurons du patrimoine artistique monégasque. Un feu de joie et des danses folkloriques sur la place du Palais constituent la seconde phase de cette première journée de fête qui prend ainsi un tour populaire et convivial.

Sans lien direct avec la Saint Jean, il est à noter que la date du 23 juin est également celle retenue pour la célébration de la langue monégasque dont le point d’orgue est la remise, dans la cour d’honneur de la Mairie, des prix du concours annuel auquel participent les élèves de toutes les écoles de la Principauté, en présence de S.A.S. le Prince, de la Famille Souveraine et de représentants des plus hautes autorités et des corps constitués.

Au Quartier des Moulins

le 24 juin, la fête de la Saint Jean débute à l’Eglise Saint Charles, en fin d’après-midi, par une messe dite en l’honneur de l’Ordre de Malte, dont le Saint Patron est Saint Jean Baptiste. Un peu plus tard, un cortège, auquel prennent part les représentants des sociétés de tradition ainsi que nombre de musiciens et de danseurs folkloriques, quitte la Place des Moulins pour se rendre en la même Eglise. La spécificité de cette célébration tient à la présence d’un petit garçon revêtu de l’habit de Saint Jean Baptiste, tel que décrit dans l’Evangile, et accompagné d’un agneau emblématique. Parallèlement, une petite fille portant la tenue traditionnelle monégasque dépose en offrande un bouquet de fleurs au pied de l’autel. Outre l’adoration du Saint Sacrement, la cérémonie religieuse comprend la bénédiction de l’agneau par l’archevêque de Monaco. Les festivités se poursuivent sur la Place des Moulins où le cortège retourne pour assister à l’incontournable batafoegu (feu de joie), allumé grâce à la « Flamme du Canigou » que transporte, dans une lanterne, un représentant de la « Maintenance provençale des feux de la Saint Jean », puis à un spectacle folklorique.

Enfin, à une heure avancée de la nuit, tous les participants et organisateurs (chanteurs, danseurs, musiciens; personnalités et bénévoles) s’attablent sans protocole dans l’aile gauche du square Marcel Pagnol pour une « socca & fougasse party » alors que l’aile droite accueille un convivial bal populaire.

U Pan de Natale

Le Pan de Natale est une très ancienne tradition monégasque que le Comité des Traditions a voulu remettre à l’honneur en faisant participer, comme dans les temps anciens, toutes les familles du pays. Pour cela le Comité a demandé aux boulangers faisant leur pain à Monaco de proposer, dans les jours qui précèdent la Noël, des Pan de Natale en suivant la présentation qui en est donnée par Lazare Sauvaigo  (voir ci-dessous). Ces pains sont remis moyennant un don laissé à l’appréciation des clients et le produit de ces dons est remis ensuite à des œuvres caritatives de la Principauté.

Les Pan de Natale, suivant la tradition, sont bénis par les familles mais également ils le sont lors de la messe de minuit à la Cathédrale, la veille de Noël. A la fin de la messe, pendant l’Offerte, l’Archevêque de Monaco procède à la bénédiction symbolique de tous les pains qui se trouveront sur les tables familiales ce soir-là ou le lendemain au repas de Noël.

U PAN  DE NATALE
d'après Lazare SAUVAIGO

Le Pain de Noël était un gros pain de maison, rond comme le pain de La Turbie. Il était fait avec le blé récolté dans les campagnes du pays et dont la farine provenait des moulins aussi bien de Monaco que de Roquebrune ou de Menton.

Sur le dessus de cette boule de pain, on disposait quatre à sept petites noix de manière de former une croix latine et on y déposait un petit rameau d'olivier et parfois on y ajoutait une petite branche d'oranger et de citronnier.

Pour nos anciens, la croix qui se trouvait sur ce pain était le signe de leur foi et le rameau d'olivier un gage de paix. Pour certains, la branche d'oranger et de citronnier ajoutée à la brindille d'olivier était le symbole de la richesse du terroir monégasque.

Le soir de Noël, après la messe de minuit, le Pan de Natale était disposé sur la table et la personne la plus âgée, ou parfois la plus jeune, de la famille procédait à la bénédiction du pain. Elle trempait la brindille d'olivier dans le l'eau bénite et  faisait un large signe de croix sur le pain mais aussi vers les personnes présentes autour de la table et prononçait les paroles suivantes :

"Che dame chela ram'auriva e l'agiütu de Diu, u mà se ne vaghe e u ben arrive".
"Qu'avec ce petit rameau d'olivier et l'aide de Dieu, le mal s'en aille et que le bien vienne".

Les participants se signaient et le maître de maison tranchait alors le pain et le distribuait.

En recevant ce pain chacun prononçait à voix basse "que le mal s'en aille et que le bien vienne".

Le reste de ce pain était conservé et des tranches étaient offertes aux visiteurs en signe de bienvenue.

Saint Nicolas

Le Comité National des Traditions Monégasques fête son saint patron, le 6 décembre, jour de la Saint Nicolas.

Ce saint a été choisi pour rappeler la dévotion à un saint qui, après Sainte Dévote, a toujours été honoré par les Monégasques dans les temps anciens.

La plus ancienne église du Rocher avait été placée en 1250, date de sa construction, sous le vocable de ce saint, protecteur des marins. Cette église était située à l'emplacement de l'actuelle Cathédrale dédiée à l'Immaculée Conception.

Le jour de la Saint Nicolas, le Comité fait dire et chanter devant la chapelle consacrée à ce saint dans la Cathédrale, une messe en langue monégasque. La cérémonie est présidée par l'Archevêque de Monaco assisté des membres de son clergé et à laquelle les hautes autorités de la Principauté prennent part pour témoigner leur attachement aux traditions monégasques.

Après cette cérémonie qui se termine par la prière pour le Prince régnant, le Domine Salvum fac, les écoliers sont accueillis par l'Archevêque dans la Cathédrale, avec leurs enseignants et leurs parents, pour l'interprétation d'une saynète - Saint Nicolas et les trois enfants - relatant le miracle de ce saint également protecteur des enfants (écouter l'enregistrement de cette interprétation).

Après ces cérémonie, les enfants en costume aux couleurs monégasques précédé d'un des leurs habillé en Saint Nicolas parcourent les ruelles du Rocher en battant du tambour.

Le soir de cette journée, le Comité se réuni à la Mairie pour tenir son Assemblée Générale annuelle.

Archiconfrérie de la Miséricorde

Dès la fin du Moyen Âge on voit apparaître des groupements de laïcs qui se vouent à l'aide des personnes et qui se chargent également d’assurer la sépulture aux indigents lors des grandes épidémies de cette époque. Ces congrégations sont placées sous le vocable d’un saint particulier à une région et encadrées par des représentants religieux. Par ces actions, les personnes charitables remplissaient un rôle social non négligeable dans la société de l’époque. Elles espéraient également, par leurs actions, gagner les indulgences leur assurant le salut éternel.

Monaco n’échappe pas à ce mouvement de charité et de solidarité envers les plus démunis. Dès le début du XVème siècle, on trouve dans les Archives des donations faites à une confrérie qui aurait été constituée à l’époque de Lambert Grimaldi, seigneur de Monaco de 1458 à 1494.

La première confrérie connue fut celle des Pénitents Blancs ou Frères de la Passion. Ces pénitents, appelés aussi les "flagellants" car lors des processions votives ils se mortifiaient en se fouettant, occupaient une chapelle située en face de l’entrée de la première église du Rocher, l'église Saint Nicolas (de nos jours cet emplacement est signalé par une plaque apposée sur la façade est du Palais de Justice).

Lors de la Grande Peste de 1631, cette confrérie s'illustra en portant secours à la population du Rocher et en se chargeant de l'ensevelissement des morts.

Mais quelques années après cet acte de dévouement exemplaire, des dissensions entre ses membres entraînèrent une scission et la création d'une nouvelle confrérie, celle des Pénitents Noirs. Sa constitution date du 22 mai 1639. Elle reçu l'agrément du Prince Honoré II qui en fut le Premier Prieur d’Honneur, comme le sont depuis tous les Princes Souverains, et fut installée dans la Chapelle Sainte Barbe, située sur la Place du Palais.

Les membres de cette confrérie continuaient les œuvres charitables d’entraide et de secours aux nécessiteux et aux malades. Ils visitaient les prisonniers et étaient chargés d’assister les familles pour l’ensevelissement des défunts.

Le 28 janvier 1646, les Pénitents Noirs s’installèrent dans une nouvelle Chapelle érigée sur le Rocher et consacrée à la Vierge de la Miséricorde.

Pendant la période sombre de la Révolution française, la Principauté fut annexée au Département des Alpes-Maritimes et les biens de l’Eglise, comme ceux des congrégations, furent réquisitionnés. Les activités charitables et de secours furent assurées par des comités publics d’entraide.

Le 12 octobre 1813, l'évêque de Nice qui administrait également Monaco, décida de réunir ces deux anciennes confréries. C'est l'origine de l'actuelle Vénérable Archiconfrérie de la Miséricorde.

A la restauration des Grimaldi, en 1814, les Princes Souverains redevinrent tout naturellement les Prieurs d'Honneur de cette Archiconfrérie.

Mais, entre-temps, la création d'organismes publics chargés des secours et de l’aide aux indigents changea les missions charitables de cette nouvelle Archiconfrérie et ses membres se vouèrent alors au maintien des traditions religieuses.

Désormais, la Vénérable Archiconfrérie de la Miséricorde organise et participe à de nombreuses cérémonies religieuses comme

  • Les Processions de la Semaine Sainte
  • Le Pèlerinage Diocésain National au Sanctuaire de Laghet
  • La Procession de la Fête Dieu
  • La Procession des Reliques de la Sainte Dévote
  • La Présence d’Honneur à la Cathédrale le jour de l’Immaculée Conception pour la Commémoration du Vœu (cessation de la peste de 1631)
  • Le Service d’Honneur pour les funérailles des Princes de Monaco

L’Archiconfrérie participe également à la Maintenance des Confréries de Langue d'oc et des Pays catalans, ainsi qu’aux cérémonies religieuses traditionnelles de la région, en France comme en Italie.

LA PROCESSION DU VENDREDI SAINT

Les Processions de la Semaine Sainte débutent le Jeudi Saint par la Procession de la Vierge Douloureuse.

La statue en bois doré de la Vierge Marie qui est habituellement exposée dans la Chapelle de la Miséricorde est portée en procession par les Frères et les Sœurs de l’Archiconfrérie. Le cortège passe par les ruelles du Rocher pour se rendre à la Cathédrale pour l’office religieux de la dernière Cène au cours duquel, selon la tradition biblique, l’Archevêque procède au lavement des pieds des Apôtres.

Le Vendredi Saint, se déroule, toujours dans les ruelles du Rocher, la Procession du Christ Mort.

A la nuit tombée, les lumières du Rocher sont voilées et dans le recueillement de la foule la Procession du Christ Morts’ébranle au son d’une musique funèbre jouée par la Musique Municipale.

Le cortège est organisé selon un ordre précis qui représente les différents tableaux de la Passion.

Les Frères portent l’aube blanche, le camail noir à soutache et boutons rouges avec une ceinture en cordon noir. Les Sœurs, elles, portent l’aube blanche, le camail blanc à soutache et boutons noirs, le voile et le cordon noirs.
Les autres participants portent des tenues rappelant les habits bibliques. Ils représentent, dans un ordre strictement établi, la Vierge et les trois Marie, les douze apôtres et les soldats romains, encadrant le reposoir du Christ mort porté par les Pénitents.

Visite de la Ville

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