Bénédiction du Pan de Natale
jeudi 22 novembre, la Mairie et le Comité national des Traditions Monégasques ont convié les Autorités et les membres du Comité à la Bénédiction du Pan de Natale. Cette cérémonie a eu lieu dans le Hall de la Mairie et les « Pan de Natale » ont été bénis par Monseigneur l’Archevêque Dominique Marie DAVID. Le Cantin d’a Roca nous a rappelé par ses chants le caractère sacré de cette tradition qui est profondément ancrée dans le symbole du partage du pain, respectueusement accompli dans la mémoire ancestrale de nos familles
Archiconfrérie de la Miséricorde
Dès la fin du Moyen Âge on voit apparaître des groupements de laïcs qui se vouent à l'aide des personnes et qui se chargent également d’assurer la sépulture aux indigents lors des grandes épidémies de cette époque. Ces congrégations sont placées sous le vocable d’un saint particulier à une région et encadrées par des représentants religieux. Par ces actions, les personnes charitables remplissaient un rôle social non négligeable dans la société de l’époque. Elles espéraient également, par leurs actions, gagner les indulgences leur assurant le salut éternel.
Monaco n’échappe pas à ce mouvement de charité et de solidarité envers les plus démunis. Dès le début du XVème siècle, on trouve dans les Archives des donations faites à une confrérie qui aurait été constituée à l’époque de Lambert Grimaldi, seigneur de Monaco de 1458 à 1494.
La première confrérie connue fut celle des Pénitents Blancs ou Frères de la Passion. Ces pénitents, appelés aussi les "flagellants" car lors des processions votives ils se mortifiaient en se fouettant, occupaient une chapelle située en face de l’entrée de la première église du Rocher, l'église Saint Nicolas (de nos jours cet emplacement est signalé par une plaque apposée sur la façade est du Palais de Justice).
Lors de la Grande Peste de 1631, cette confrérie s'illustra en portant secours à la population du Rocher et en se chargeant de l'ensevelissement des morts.
Mais quelques années après cet acte de dévouement exemplaire, des dissensions entre ses membres entraînèrent une scission et la création d'une nouvelle confrérie, celle des Pénitents Noirs. Sa constitution date du 22 mai 1639. Elle reçu l'agrément du Prince Honoré II qui en fut le Premier Prieur d’Honneur, comme le sont depuis tous les Princes Souverains, et fut installée dans la Chapelle Sainte Barbe, située sur la Place du Palais.
Les membres de cette confrérie continuaient les œuvres charitables d’entraide et de secours aux nécessiteux et aux malades. Ils visitaient les prisonniers et étaient chargés d’assister les familles pour l’ensevelissement des défunts.
Le 28 janvier 1646, les Pénitents Noirs s’installèrent dans une nouvelle Chapelle érigée sur le Rocher et consacrée à la Vierge de la Miséricorde.
Pendant la période sombre de la Révolution française, la Principauté fut annexée au Département des Alpes-Maritimes et les biens de l’Eglise, comme ceux des congrégations, furent réquisitionnés. Les activités charitables et de secours furent assurées par des comités publics d’entraide.
Le 12 octobre 1813, l'évêque de Nice qui administrait également Monaco, décida de réunir ces deux anciennes confréries. C'est l'origine de l'actuelle Vénérable Archiconfrérie de la Miséricorde.
A la restauration des Grimaldi, en 1814, les Princes Souverains redevinrent tout naturellement les Prieurs d'Honneur de cette Archiconfrérie.
Mais, entre-temps, la création d'organismes publics chargés des secours et de l’aide aux indigents changea les missions charitables de cette nouvelle Archiconfrérie et ses membres se vouèrent alors au maintien des traditions religieuses.
Désormais, la Vénérable Archiconfrérie de la Miséricorde organise et participe à de nombreuses cérémonies religieuses comme
- Les Processions de la Semaine Sainte
- Le Pèlerinage Diocésain National au Sanctuaire de Laghet
- La Procession de la Fête Dieu
- La Procession des Reliques de la Sainte Dévote
- La Présence d’Honneur à la Cathédrale le jour de l’Immaculée Conception pour la Commémoration du Vœu (cessation de la peste de 1631)
- Le Service d’Honneur pour les funérailles des Princes de Monaco
L’Archiconfrérie participe également à la Maintenance des Confréries de Langue d'oc et des Pays catalans, ainsi qu’aux cérémonies religieuses traditionnelles de la région, en France comme en Italie.
LA PROCESSION DU VENDREDI SAINT
Les Processions de la Semaine Sainte débutent le Jeudi Saint par la Procession de la Vierge Douloureuse.
La statue en bois doré de la Vierge Marie qui est habituellement exposée dans la Chapelle de la Miséricorde est portée en procession par les Frères et les Sœurs de l’Archiconfrérie. Le cortège passe par les ruelles du Rocher pour se rendre à la Cathédrale pour l’office religieux de la dernière Cène au cours duquel, selon la tradition biblique, l’Archevêque procède au lavement des pieds des Apôtres.
Le Vendredi Saint, se déroule, toujours dans les ruelles du Rocher, la Procession du Christ Mort.
A la nuit tombée, les lumières du Rocher sont voilées et dans le recueillement de la foule la Procession du Christ Morts’ébranle au son d’une musique funèbre jouée par la Musique Municipale.
Le cortège est organisé selon un ordre précis qui représente les différents tableaux de la Passion.
Les Frères portent l’aube blanche, le camail noir à soutache et boutons rouges avec une ceinture en cordon noir. Les Sœurs, elles, portent l’aube blanche, le camail blanc à soutache et boutons noirs, le voile et le cordon noirs.
Les autres participants portent des tenues rappelant les habits bibliques. Ils représentent, dans un ordre strictement établi, la Vierge et les trois Marie, les douze apôtres et les soldats romains, encadrant le reposoir du Christ mort porté par les Pénitents.
9 – Le perte des territoires de Menton et Roquebrune
Le perte des territoires de Menton et Roquebrune
Le Prince Florestan ne sut pas réagir face à cette situation nouvelle. Il accordera le 25 février une Charte constitutionnelle d’esprit libéral… mais c’était trop tard ! Les esprits échauffés à Menton, encouragés par la garnison sarde, poussèrent la population à faire sécession.
Le 2 mars 1848, Menton se déclarera ville libre et constituera, avec les séparatistes, un gouvernement provisoire !
Le 30 juin, le Gouvernement provisoire, après consultation de la population, demandera le rattachement aux Etats sardes. Le 18 septembre, les Sardes prenaient possession des communes de Menton et de Roquebrune en attendant le règlement définitif de cette affaire entre Turin et le Prince de Monaco !
Au décès du Prince Florestan, le 20 juin 1856, rien n’était réglé et son fils Charles III (1818-1989) allait hériter de ce contentieux qui mettait en péril l’existence même de la Principauté.
Cependant, la donne politique allait rapidement changer avec l’arrivée aux affaires de Cavour, Premier ministre du roi Victor Emmanuel II. En négociant l’aide de Napoléon III pour son entreprise d’unification de l’Italie en faveur de la Maison de Savoie, Cavour proposera à la France la cession des Etats de Savoie et… du comté de Nice !
Par le traité de Turin du 24 mars 1860, et après consultation populaire, la Savoie et Nice étaient rattachés à la France.
Les villes libres de Menton et de Roquebrune par leur vote en faveur de la France furent rattachées au département des Alpes-Maritimes ! Situation insolite pour des populations qui avaient proclamé leur attachement au roi sarde.
Bien entendu, le Prince Charles III protestera vigoureusement auprès de la France pour son ingérence, mais devant les résultats de la consultation populaire (883 voix pour le rattachement à la France contre 54), le Prince préféra négocier avec l’empereur Napoléon III la cession de ses Communes (son ancêtre Charles Ier les avaient achetées en 1346 et 1355).
Le traité du 2 février 1861 réglait définitivement cette question par la vente à la France de Menton et Roquebrune. Ce traité prévoyait également le passage par Monaco de la ligne de chemin de fer qui allait relier Nice à Gênes, ainsi que la réalisation, aux frais de la France, d’une route littorale pour désenclaver la Principauté dont l’accès par voie terrestre, comme maritime, était des plus difficiles.
Dans cette affaire la Principauté perdit les 4/5èmes de son territoire. Elle sera réduite à une superficie de 150 hectares !
8 – La restauration des Princes de Monaco
La restauration des Princes de Monaco
Mais le plus ardu fut de négocier un accord avec la Cour de Turin. Ce nouveau protecteur… entendait bien mettre la main sur Monaco et Menton, maintenant que les Grimaldi leur étaient livrés !
Les négociations aboutirent au traité de Stupinigi du 8 novembre 1817 qui plaça la Principauté sous la tutelle économique de Turin en supprimant les droits de taxes sur le sel, les tabacs et les importations sardes qui devaient revenir au Trésor monégasque. Une garnison sarde fut chargée de la protection de Monaco.
Privé de ressources, Honoré V pensa trouver la solution en frappant de taxes les produits de consommation et en créant un monopole d’Etat pour les importations comme les exportations de produits consommables. Il encouragea l’installation de petites entreprises (fabrique de toiles, de dentelles, de tissage) mais cette production de faible qualité ne pouvait s’exporter en raison des barrières douanières des pays voisins. Il fut donc interdit aux habitants de la Principauté d’acheter à l’étranger des produits qui étaient fabriqués à Monaco !… d’où le mécontentement auquel il fallut s’attendre.
Le perte des territoires de Menton et Roquebrune
Ces difficultés économiques n’étaient rien au regard des menées politiques de la Cour de Turin pour entretenir à Menton, ville plus peuplée que Monaco et ayant des ressources conséquentes avec la vente des agrumes et le produit de la pêche, des mouvements indépendantistes. Les idées libérales en Europe de 1820 et de 1848 eurent également de fortes répercussions sur les esprits de l’époque.
A la mort d’Honoré V, le 2 octobre 1841, son frère Florestan (1785-1856) lui succèdera. Ce Prince mal préparé aux difficultés qui allaient l’attendre était plutôt attiré par la littérature et le théâtre. Heureusement il avait épousé une femme de grand caractère qui arrivera, dans le tumulte des événements qui allaient suivre, à sauver l’essentiel. La Princesse Caroline veillait !
Florestan Ier ne put rien faire d’autre que de poursuivre la politique dirigiste engagée par son frère. Les habitants de Menton réclamaient un abaissement conséquent des taxes sur l’exportation des agrumes. Cependant, les réformes entreprises – suppression du monopole d’Etat, diminution des taxes et des impôts – ne suffiront pas à apaiser les esprits.
Les événements de 1848, que ce soit en France comme en Italie où les peuples réclamaient plus de liberté et le suffrage universel, eurent des répercutions à Menton. La population voulut l’application de la Constitution libérale que le roi de Sardaigne venait de donner le 8 février à ses Etats.
7 – De la Révolution française à l’Empire
De la Révolution française à l’Empire
Honoré III se rendit compte cependant que la puissance protectrice de la France n’était plus ce qu’elle était à l’époque du Roi Soleil. Le Rocher, malgré les défenses aménagées par Antoine Ier, n’était plus en mesure de résister à une attaque appuyée par de l’artillerie lourde de l’époque. Conscient de cette situation, le Prince avait déclaré la neutralité de la Principauté afin de la tenir à l’écart des nombreux conflits entre les puissances européennes.
Mais les épreuves les plus grandes attendaient ce Prince… celles de la Révolution française qui le 13 janvier 1793 décidera de la déchéance du Prince et du rattachement de la Principauté de Monaco à la France sous le nom de Fort d’Hercule, sous-préfecture du département des Alpes-Maritimes.
De 1793 jusqu’au traité de Paris du 30 mai 1814, Monaco n’existera plus en tant que principauté.
A la déchéance de l’Empereur Napoléon Ier, les Grimaldi retrouveront par le traité de Paris la pleine possession de leur Etat. La Principauté bénéficiera de la protection de la France telle qu’elle fut stipulée par le traité de Péronne (1641). Toutefois, après les Cent Jours, un nouveau traité de Paris (1815) confirma les Grimaldi dans leurs possessions mais plaça, d’autorité, la Principauté sous la protection du roi de Piémont-Sardaigne ! Alors que la Maison de Savoie n’avait eu de cesse au cours des siècles précédents de s’emparer de Monaco et de Menton. Cette disposition, comme on peut s’en douter, fut néfaste pour la Principauté.
La restauration des Princes de Monaco
Le Prince Honoré IV (1758-1819), son père Honoré III étant décédé à Paris le 12 mai 1795, fut rétabli dans ses droits souverains le 30 mai 1814 et prit possession de la Principauté le 17 juin 1814 par l’intermédiaire du gouverneur général qu’il avait nommé.
Cependant, en raison de son état de santé, le Prince Honoré IV ne revit jamais sa Principauté ; il décèdera le 16 février 1819. Son fils Honoré-Gabriel, duc de Valentinois, Prince héréditaire, se fit donner une procuration pour l’administration du pays et se rendit à Monaco le 3 mars 1815, après avoir rencontré Napoléon à Antibes qui débarquait pour commencer sa marche sur Paris !
Le Prince héréditaire, devenu Honoré V (1778-1841), gouvernera la Principauté jusqu’en 1841. Son règne fut des plus difficiles en raison des faibles ressources du pays, de la perte des revenus des fiefs de France et des constants mouvements d’opposition au Prince qui aboutirent à de violentes émeutes à Menton en 1821.
6 – Le XVIIIe siècle monégasque
Le XVIIIe siècle monégasque
Destiné aux armes au service de la France, comme ses ancêtres, il participa aux campagnes de Flandre et d’Allemagne. Mais, en raison de ses blessures et de difficultés financières dues aux dépenses somptuaires faites par son père lors de son ambassade à Rome, Antoine Ier se retira très tôt à Monaco. Il s’occupa des affaires du pays et, surtout, de l’amélioration des fortifications de Monaco. Il renforcera les défenses du Rocher en édifiant la tour de l’Oreillon (1708), en érigeant l’Eperon nord du Rocher en bastion, qui prendra le nom de Fort Antoine (1709), en surélevant le bastion de Serravalle et en construisant une immense citerne à l’emplacement de l’actuelle prison. Ces travaux durèrent jusqu’en 1714, date de la réalisation de la Porte haute de la Rampe Major. Ces transformations furent financées en partie par ses revenus des terres de France mais surtout par la fonte de ses pièces d’argenterie et la vente de biens de famille.
Après la paix du traité d’Utrecht qui mit fin aux guerres en Europe, le Prince se consacra à l’embellissement du Palais et de sa « maison de campagne » à Carnolès, près de Menton où, avec ses filles, il organisait des concerts et un cercle de lecture des œuvres qu’il recevait de Paris. Il entretint également une abondante correspondance diplomatique aussi bien avec la France que l’Italie.
A sa mort, le Prince Antoine Ier n’ayant eu que des filles, c’est son aînée Louise-Hippolyte (1697-1731) qui lui succèdera, mais seulement pendant une très courte période, du 20 février au 29 décembre 1731, date de sa mort à la suite d’une épidémie de variole. Son époux, Jacques de Matignon, comte de Torigni, devenu Prince de Monaco par mariage en prenant le nom et les Armes des Grimaldi, lui succèdera sous le nom de Jacques Ier (1689-1751). Mais en 1733, il abdiquera en faveur de son fils aîné Honoré III.
Honoré III (1720-1795) se consacrera lui aussi au service armé du roi de France et se distinguera lors de la guerre de Succession d’Autriche mais également à la bataille de Fontenoy et à celle de Raucoux où il fut blessé.
Ce Prince va connaître, dans cette seconde moitié du XVIIIème siècle, des moments très difficiles. Entre 1746 et 1747, la Principauté, prise dans cette guerre de Succession, est assiégée par les troupes du roi de Piémont-Sardaigne (Maison de Savoie) et celle de la Maison d’Autriche en conflit avec la France, bien que le Prince ait fait connaître la neutralité de son pays. Les troupes austro-sardes furent obligées de lever le siège à l’arrivée des secours français.
5 – L’alliance française
L’alliance française
Cette nouvelle alliance donna au Prince de Monaco une place éminente à la Cour du roi de France. Le Roi lui accordera le duché de Valentinois avec la Pairie, ainsi que le comté de Carladès en Auvergne, et, en faveur de son fils Hercule, le marquisat des Baux, avec la seigneurie de Saint-Rémy. Ces terres étaient données en compensation des fiefs perdus en Italie du fait de la rupture avec l’Espagne.
Son règne fut des plus brillant et les relations étroites avec les rois Louis XIII et Louis XIV furent bénéfiques à la Principauté qui était assurée de la protection du roi le plus puissant d’Europe. Son petit-fils Louis, sera même le filleul du Roi Soleil.
A la mort du Prince en 1662, son fils Hercule étant décédé accidentellement, c’est son petit-fils Louis Ier (1642-1701) qui lui succéda.Ce Prince montra son attachement à la France en servant le Roi dans ses Armées lors des guerres dans les Pays-Bas espagnols et, durant la guerre de succession d’Espagne, représentera le Roi comme ambassadeur auprès du Pape.
Il fut le premier Prince à épouser une Française. Alors que les Grimaldi s’étaient alliés à des familles italiennes ou espagnoles, Louis Ier épousera Marie-Charlotte-Catherine, fille du maréchal de Gramont, représentant d’une famille considérable à la Cour de France.
Bien que souvent absent de Monaco, Louis Ier ne négligea pas les affaires de son pays. Il organisa l’approvisionnement de la population en usant de ses droits d’affermages sur ses domaines français. Il essaya de régler l’épineux problème des frontières de la Principauté avec les habitants de La Turbie. Mais son œuvre la plus considérable fut la promulgation des Statuts de la Principauté ou Code Louis pour l’organisation civile, judiciaire et administrative de son Etat.
Son épouse, la Princesse Charlotte, fonda sur le Rocher en 1663 le Couvent qui sera confié aux religieuses de l’ordre de la Visitation avec pour mission d’éduquer les jeunes filles. Ce bâtiment abrite aujourd’hui le Lycée Albert Ier.
Le Prince décèda à Rome, le 3 janvier 1701 alors qu’il était en mission pour garantir les intérêts de la France auprès du Saint-Siège.
Le XVIIIe siècle monégasque
Au Prince Louis Ier succéda son fils Antoine Ier. Il avait également épousé une personne de haute noblesse, Marie de Lorraine, fille de Louis de Lorraine, comte d’Armagnac et grand-écuyer de France.
4 – La protection espagnole (1524-1641)
La protection espagnole (1524-1641)
Deux de ses fils succédèrent à Honoré Ier, Charles II (1555-1589) puis Hercule Ier (1562-1604), sans qu’ils aient laissé une trace mémorable. Il convient de signaler cependant que ces deux seigneurs furent en butte aux vexations incessantes des Espagnols et que la Maison de Savoie ne faisait rien pour apaiser les tensions créées par les Turbiasques au sujet des limites du domaine seigneurial. Cette tension extrême devait aboutir à un complot fomenté par la Savoie pour s’emparer du Rocher et au cours duquel Hercule Ier fut tué au soir du 21 novembre 1604.
Honoré son fils mineur, fut placé sous la tutelle de son oncle le Prince de Valdetare, acquis à la cause de l’Espagne. Pendant cette tutelle le Rocher fut placé sous la « protection » d’une garnison espagnole et le futur Prince Honoré emmené à Milan pour y parfaire son éducation.
En 1616, Honoré II (1597-1662) qui avait pris le titre de Prince de Monaco retourna sur le Rocher. Il dut faire face aux tracasseries du commandant espagnol de la place qui se conduisait en maître. Non seulement son autorité et sa souveraineté étaient bafouées mais, en plus, les autres clauses du traité de 1524 n’étant pas mieux respectées, Honoré devait payer sur ses propres revenus cette garnison étrangère !
Devant tant de vexations et voyant sa souveraineté mise en cause, Honoré II engagea des négociations discrètes avec la France de Louis XIII. Le cardinal de Richelieu qui menait une politique visant à affaiblir l’Espagne, y vit une occasion de couper la route des Espagnols vers l’Italie en leur enlevant la place de Monaco. Les pourparlers se firent dans le plus grand secret pour ne pas éveiller la méfiance ce ceux qui étaient maintenant considérés comme des envahisseurs.
Le 14 septembre 1641, un traité fut signé à Péronne. Le roi de France s’engageait à assurer la protection de Monaco. Il reconnaissait également la pleine souveraineté du Prince sur ses possessions. Une garnison française serait établie sur le Rocher et Honoré, se rappelant la conduite du commandant espagnol, s’en fit donner le commandement… mais aussi la solde correspondante !
Mais pour mettre en œuvre ce traité il fallait chasser les Espagnols. Lors de la nuit du 17 novembre, avec l’aide de la population monégasque et mentonnaise, les Espagnols furent chassés du pays. Le Prince de Monaco pouvait craindre des représailles mais le traité avec la France lui garantissait sa sécurité d’autant plus qu’une garnison française de près de cinq cents hommes vint s’installer sur le Rocher.
Par ce fait d’armes, le Prince Honoré II retrouvait son indépendance et assurait aussi sa pleine souveraineté sur sa Principauté.
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