Le dicton du jour

« A belëssa ünt’a pignata nun se mëte. »

On ne met pas la beauté dans la marmite (La beauté n’apporte pas à dîner)

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3 – L’affirmation de la possession de Monaco par les Grimaldi

L’affirmation de la possession de Monaco par les Grimaldi

Plus grave encore, en mai de cette année-là, Lucien se rendit à Gênes qui venait à nouveau d’être reprise par Louis XII, pour le féliciter de cette victoire et lui rappeler la protection qu’il lui devait. Las ! Cette démarche lui attira les foudres du roi de France qui le fit emprisonner et exigea la cession de la forteresse de Monaco. Devant sa résistance énergique, le Roi renonça et lui rendit sa liberté en lui renouvelant l’assurance de sa protection.Pendant les années qui suivirent Lucien entreprit la restauration de ses possessions mises à mal par les Génois et renforça les défenses de la forteresse du Rocher.

En août 1523, il connut le même sort que son frère en étant assassiné par son neveu Barthélemy Doria.

Son frère Augustin (?-1532), alors évêque de Grasse, lui succéda, comme seigneur viager de Monaco et engagea auprès du roi de France, alors François Ier, des poursuites pour se faire livrer le criminel. Mais le roi de France ne lui donna pas satisfaction car Barthélemy était aussi le neveu d’Andrea Doria, amiral de France et mercenaire qui servait le nouveau roi dans ses campagnes pour reprendre le Milanais.

Devant ce refus et sentant la faiblesse de l’engagement du Roi pour la sécurité du Rocher, Augustin engagea des pourparlers avec Charles Quint qui représentait la puissance montante dans cette péninsule italienne morcelée et déchirée par des luttes fratricides.

Le 5 novembre 1524 fut ratifié le traité de Burgos à Tordesillas. L’empereur Charles Quint accordait sa protection au seigneur de Monaco et reconnaissait la souveraineté et l’indépendance de Monaco et de ses possessions. Charles Quint en signe d’amitié pour son nouvel allié fit un bref séjour à Monaco du 5 au 9 août 1529 en se rendant en Italie pour recevoir des mains du pape la couronne d’empereur des Romains.

La protection des Espagnols allait durer de 1524 à 1641… soit plus d’un siècle !

La protection espagnole (1524-1641)

A la mort d’Augustin en 1532, son neveu Honoré était mineur. Il fut cependant déclaré seigneur de Monaco et confié à son tuteur Etienne Grimaldi que l’histoire du pays retiendra sous le nom d’Etienne le Gubernant. Placé devant des difficultés créées par les Espagnols mais aussi par les Français, lesquels profitant de la minorité du jeune seigneur, cherchaient à mettre la main sur la place forte, Etienne, avec l’assentiment de la population, se fit reconnaître, en 1540, comme père adoptif d’Honoré Ier et eut ainsi toute autorité pour gouverner Monaco ;

Le « règne » du Gubernant dura jusqu’à sa mort en 1561. Il essaya de contenir tant bien que mal les prétentions des Espagnols qui considéraient de plus en plus le Rocher comme leur possession, ce qui entraînait d’incessantes réclamations d’Etienne pour préserver la souveraineté d’Honoré Ier (1522-1581).

2 – L’affirmation de la possession de Monaco par les Grimaldi

L’affirmation de la possession de Monaco par les Grimaldi

Son fils, Catalan ( ?-1457), dont le règne fut très bref (1454-1457), fut lui aussi inquiété par ces luttes incessantes. En outre, il laissait le Rocher sans héritier mâle. Sa fille Claudine, âgée alors de huit ans, fut promise à son cousin Lambert Grimaldi (vers 1420-1494) afin de perpétuer le nom. La garde de l’enfant fut confiée à sa grand-mère Pomelline Frégoso, sœur du doge de Gênes.

En attendant la conclusion de ce mariage, l’administration du Rocher fut partagée entre Pomelline et Lambert dans des conditions telles qu’en 1458 un complot ourdi par celle-ci et des gens intéressés à sa cause, faillit lui être fatal. Lambert sut repousser ses assaillants et envoya Pomelline en résidence à Menton. Le 16 mars de cette même année, Lambert reçut le serment de fidélité des Monégasques et fut reconnu comme co-seigneur de Monaco mais aussi de Menton et de Roquebrune.

Dans le contexte des luttes incessantes entre Milanais et Génois, mais aussi en raison de la nécessité de trouver une protection auprès de la Maison de Savoie qui possédait le comté de Nice depuis 1388, Lambert inféoda les seigneuries de Menton et de Roquebrune au duc de Savoie. Cette décision dictée par les nécessités du moment sera lourde de conséquences pour la future Principauté lors des événements de 1848 et 1860.

Lucien Grimaldi

Cette garantie ne paraissant pas la plus sûre pour sa seigneurie, Lambert tenta un rapprochement avec la France du roi Louis XI. Cette politique aboutit à un traité signé le 25 février 1489 par le roi Charles VIII qui garantissait la protection du roi de France et reconnaissait à Lambert la pleine souveraineté sur ses possessions de Monaco, Menton et Roquebrune.

Lambert est le seigneur qui a su se garantir contre les visées des Génois mais aussi celles très pressantes des ducs de Milan, en se plaçant sous la protection des rois de France mais aussi de son voisin direct, les versatiles ducs de Savoie.

A sa mort, le 15 mars 1494, son fils Jean lui succèda.

Jean II (1468-1505) conforta l’alliance française et mit ses galères à la disposition de Louis XII, successeur de Charles VIII, pour des expéditions françaises destinées à reprendre le royaume de Naples. Il accompagna également le roi de France dans son entrée triomphale à Gênes en 1502. Mais en octobre 1505, Jean II, d’un caractère ombrageux, fut assassiné par son frère Lucien à la suite d’un obscur différend.

Lucien (1481-1523) se fit admettre comme nouveau seigneur par la population. Sa famille ne condamna pas son geste et le duc de Savoie lui accorda des lettres de rémissions. Le roi de France Louis XII n’eut pas la même mansuétude. Voyant la position affaiblie du seigneur de Monaco, le gouvernement de Gênes, toujours hostile aux Grimaldi, concentra à Vintimille une armée pour s’emparer de la forteresse en pensant que la France et la Savoie ne bougeraient pas. 

Le siège de Monaco dura du 6 décembre 1506 au 19 mars 1507. La lutte fut farouche pour enlever la place et détruire ses fortifications mais les Monégasques surent défendre âprement leur ville car des secours de la France et de la Savoie ils n’en eurent aucun !

11 – Le renouveau

Le renouveau

Le Prince Louis II

A son avènement, le 26 juin 1922, le Prince Louis II (1870-1949) trouvera une Principauté qui aura subi le contrecoup de la Grande Guerre et dont l’activité économique ne sera plus celle des époques passées.
A ces problèmes économiques se greffera la revendication des Monégasques pour obtenir une révision constitutionnelle. Des négociations longues et difficiles vont s’engager mais elles n’aboutiront qu’à des modifications partielles de ce texte en 1944 et 1946. Les circonstances de l’après Seconde Guerre Mondiale ne se prêtaient plus à ces revendications, le pays devait panser les blessures d’une double occupation italienne puis allemande.

Le Prince Rainier III

Le problème restait cependant entier et ce n’est qu’avec le Prince Rainier III, le 17 décembre 1962, que cette épineuse question fut réglée par la promulgation d’une Constitution qui organisa d’une façon claire le fonctionnement des Institutions et qui montra pendant plus d’un demi-siècle son efficacité.

Le Prince Rainier III (1923-2005) succède à son grand-père le 9 mai 1949. Ce jeune souverain, âgé de vingt-six ans, aura à relever son pays au sortir d’une guerre qui a embrasé le monde et qui laisse en Europe des pays déchirés et partagés par des systèmes politiques antagonistes.

Le Souverain va donner par sa nouvelle Constitution la stabilité politique à Monaco, gage d’un développement économique prometteur pour l’avenir. Le Prince Rainier III, qui de son vivant était déjà appelé le Prince Bâtisseur, va engager pendant les cinquante-six années de son règne la plus étonnante transformation économique, urbanistique et culturelle de son pays.

S.A.S. Le Prince Albert II

Par emprises successives sur la mer, la Principauté va s’agrandir de 31 hectares pour permettre la réalisation d’équipements touristiques au Larvotto et au Portier ou… tout simplement un nouveau quartier à Fontvieille !

Sur le plan international, il donnera une dimension sans pareille à son pays en redéfinissant les rapports entre la France et Monaco. Il fera admettre Monaco comme Etat membre de l’ONU en 1993 et en 2004 au Conseil de l’Europe (afin de mieux connaître la vie et l’œuvre de ce souverain voir sur le site officiel du Gouvernement Princier, l’Annexe au Journal de Monaco du 15 avril 2005)

Au décès du Prince Rainier III, le 6 avril 2005, son fils, le Prince Héréditaire Albert lui succèdera sous le nom d’Albert II.

10 – Le renouveau

Le renouveau

Mais, cette situation nouvelle donnait au Prince Charles III la stature nouvelle d’un chef d’Etat, libre de toute entrave politique et apte à traiter avec les autres nations Européennes. C’est sous son règne que la Principauté va commencer à établir des relations diplomatiques en nommant des consuls ou en ouvrant des légations. Le Prince signera et adhérera à de nombreux traités pour affirmer sa souveraineté.

Sur le plan économique, une embellie commence à se dessiner. Le Prince Charles III donne son nom au quartier des Spélugues. Il encouragera, grâce aux judicieux conseils de sa mère la Princesse Caroline, l’implantation d’un cercle de jeux destiné aux riches étrangers qui découvrent ce que l’on va bientôt baptiser la Côte d’Azur.

Monte-Carlo, créé par Ordonnance Souveraine du 1er juin 1866, allait devenir le lieu privilégié de villégiature de riches hivernants. La Société des Bains de Mer, créée le 26 avril 1856, aura le monopole des jeux, à charge pour elle de créer et de gérer certains services d’intérêt général, comme l’éclairage et le nettoyage de la ville, la distribution de l’eau et du gaz, ainsi que les services de transport entre Monaco et Nice.

Ces nouvelles activités et l’afflux d’étrangers allaient créer une situation propice à l’expansion économique, à tel point que le Prince Charles III prit la décision, par une Ordonnance Souveraine du 8 février 1869, d’abolir tous les impôts directs perçus par le Trésor princier.

Monte-Carlo allait entrer de plain pied dans ce que l’on appellera la Belle Epoque. La Société des Bains de Mer organisera une vie mondaine et culturelle à l’égal des grandes capitales européennes, qui portera très haut la réputation de Monte-Carlo.

Le Prince Albert Ier

Albert Ier (1848-1922) succèdera à son père, le 10 septembre 1889. Ayant recueilli un pays en plein développement, il se consacrera à sa passion : la mer. Ses campagnes scientifiques sur les océans et vers le grand Nord polaire, ainsi que la qualité de ses recherches et travaux scientifiques lui valurent le titre de Prince Savant. Il fut à l’origine de la création d’une science nouvelle que l’on nommera l’Océanographie. Devant la richesse du produit de ses nombreuses campagnes, le Prince fera construire le Musée océanographique, qu’il voulut comme un temple dédié à la Mer.

Ses activités scientifiques ne le détournèrent cependant pas de ses responsabilités de souverain. Il donnera aux Monégasques leur première Constitution, le 5 janvier 1911. Par ce texte le Prince renonce à son pouvoir absolu et déclare que la Principauté est désormais une monarchie constitutionnelle.

1 – Les débuts et le Moyen Âge

Les débuts et le Moyen Âge

Place du Palais
Statue de « Malizia »

Depuis la plus haute Antiquité, la région de Monaco a été fréquentée par les hommes.

Les fouilles entreprises par le Prince Albert Ier (1848-1922), près de la frontière italienne actuelle, à Grimaldi au lieu-dit les Balzi Rossi (les Rochers Rouges en surplomb de la mer) et dans la grotte du Jardin Exotique de Monaco ont mis à jour des squelettes, des armes, des restes de poteries et des pierres taillées qui prouvent la présence de l’homme au bord du littoral méditerranéen dès le début de l’ère Quaternaire (à voir au Musée d’Anthropologie Préhistorique au Jardin Exotique).

Dans l’Antiquité, le Rocher de Monaco est notamment mentionné par le poète Virgile (70-19 av. J.C.) et l’on dit que Jules César aurait embarqué à Monaco pour rejoindre Rome après avoir pacifié la Gaule. Le remarquable Trophée d’Auguste à La Turbie est le témoin des victoires romaines sur les peuples ligures.

Mais, l’Histoire de Monaco commence au XIIIème siècle par l’installation d’une communauté génoise sur le Rocher pour défendre les voies maritimes commerciales de la République de Gênes menacées par les incursions des flottes barbaresques. En 1215 est construit à l’emplacement du Palais actuel, le Château Vieux qui abritera la première garnison génoise.

 

Rainier Ier Grimaldi

A cette époque la République de Gênes était déchirée par des luttes fratricides entre Guelfes (partisans du Pape) et Gibelins (partisans de l’Empereur).

Chassés de Gênes par les Gibelins, les Grimaldi s’installèrent sur le Rocher en prenant la Forteresse le 8 janvier 1297. Le guelfe François Grimaldi déguisé en moine s’y introduisit par ruse et, depuis ce fait d’arme, le blason des Grimaldi est flanqué de deux moines brandissant une épée (voir sur la Place du Palais à l’arrivée de la Rampe Major la statue de François Grimaldi, dit ‘’Malizia‘’).

La possession du Rocher, place stratégique, fut l’objet de luttes incessantes entre les Génois du parti gibelin et les Grimaldi. La forteresse défendue par Rainier Ier (vers 1267-1357), alors engagé au service du roi de France Philippe le Bel comme amiral, fut reprise par Gênes en 1301. Ce n’est qu’en 1332, avec Charles Ier (?-1357), que les Grimaldi récupèreront, mais pas pour longtemps, la forteresse de Monaco.
En 1346 et 1355, Charles Ier va étendre son domaine en achetant les seigneuries de Menton et de Roquebrune. Charles est considéré comme le premier seigneur de Monaco.

Rainier II (1350-1407), fils de Charles Ier, dut remettre la place aux Génois en 1357. Son fils Jean, qui deviendra Jean Ier (1382-1354), reprendra Monaco en 1419.

Mais Jean Ier connut de graves difficultés en raison de l’instabilité politique de cette région engendrée par les expéditions françaises pour s’emparer du duché de Milan et également de Gênes.

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